24 fevrier 2024 - à la Maison des jeux, la DIODE, quelques mots de Françoise

 "Nous passons par un paysage d’autoroute et d’enseignes de magasins.

Et voilà, nous arrivons (dans un lieu improbable) à la DIODE, Temple Magique de jeux s’il en est : car en effet, sur les étagères on peut découvrir des boîtes et des boîtes de jeux différents.

J’ai retrouvé 2 adhérentes d’HANDILETTANTE, et nous avons formé une table de 3.

Le casse-tête en bois était compliqué, mais nous avons réussi à faire la Pyramide.

Après, à l’aide d’un jeu de cartes, chacune a tiré une figure géométrique en plastique d’une couleur différente (et il ne fallait pas que 2 mêmes couleurs se touchent, dans chacun des 3 cadres.

Cet après-midi festif s’est terminé par un bon petit goûter.

Il y avait aussi dans une salle des joueurs d’échecs très assidus (en tournoi ?) , et une exposition de photos de joueurs d’échecs : une rétrospective.

Voilà comment s’est passée notre bel après-midi : découverte et convivialité " 

 

7 juillet 2021 - 10 ans d'HandiLettante : témoignage de Floriane

 Sous le feu des projecteurs et au micro, nous avons eu à l'occasion des 10 ans d'HandiLettante le plaisir d'écouter les vers de Floriane, touchants et cocasses. Je vous laisse les découvrir : 

 

COMBIEN DE TEMPS...?

Combien de temps...

Combien de temps vais-je encore faire des zigzags avec ma copine la canne ?

On dirait une hurluberlue : je ne marche pas, je titube !

On dirait une timbrée, complètement bourrée !

Pourtant j'ai toute ma tête, mais les souvenirs s'emmêlent... comme mes pieds !

C'est un véritable tohu-bohu dans ma boîte cranienne...

J'entends tout, le moindre bruit me distrait, je perds le fil de mes idées.

C'est un gigantesque charivari : ça s'appelle l'hyperacousie.

Tout un programme, une symphonie, qui je vous assure, ambiance ma vie !

Maintenant que je parle et peux être comprise

j'n'arrête pas de dire des fariboles, des mots qui s'envolent.

Pourtant, pour moi ils ont leur importance, 

mais je ne trouve ni le temps, ni les mots nécessaires, pour exprimer ce que je pense.

On me dit de m'enlivrer pour retrouver ma pensée...

Mais chaque fois que j'ouvre un livre, les lignes se superposent et ça m'effraie !

Combien de temps dois-je attendre pour vivre pleinement comme avant ?

Combien de temps pour revivre des instants d'insouciance, de liberté, 

sans à chaque fois me rappeler ... que je suis handicapée ?!

Je veux à nouveau faire la ouf à tire-larigot, 

ragoûter au canyoning, m'embarquer en rafting sur des rivières déchaînées, 

voler en parapente, danser, grimper, sauter !

Je rête de taper dans une cible en karaté...

ça réveillerait en moi la gaieté !

Je dis "non" aux restrictions !

A présent, je vais explorer de nouveaux horizons !

7 juillet 2021 - 10 ans d'Handilettante : témoignage de Bénédicte

 

Mesdames, Messieurs,


Permettez-moi de vous témoigner de ce que m’a apporté HandiLettante.

Je suis adhérente à cette association depuis 2015. Une des premières sorties que j’ai faite avec HandiLettante, était de l’initiation à la sculpture. Ce fût le début de très nombreuses autres sorties, animations, initiations…

Grâce au partenariat avec Culture du Cœur, que je profite de remercier, je participe à des sorties théâtres, musique, danse… J’en suis très friande et je n’hésite pas à consommer !

Pour ces sorties, nous sommes accompagnés d’une personne « valide » de l’association. Ce sont des moments privilégiés où nous sommes seuls avec la personne accompagnante et cela permet d’échanger et d’apprendre à mieux se connaître. Ce ne sont pas forcément les mêmes personnes qui nous accompagnent à chaque sortie et donc petit à petit j’ai appris à les connaître individuellement.

HandiLettante me permet de sortir de mon isolement (je vis toute seule), de me cultiver, de découvrir de nouvelles expositions, des musées. Sans HandiLettante, je n’aurai pas fais la moitié de ce que j’ai pu découvrir.

Découvrir, oui chaque sortie est une découverte, un partage….

Je voudrais remercier tous nos bénévoles qui nous accompagnent pour nous permettre de faire ces sorties.

Permettez-moi de remercier Florence qui pendant quelques années a tenu la présidence de cette association entourée des autres membres du bureau. Merci Florence, de m’avoir permis de profiter de tout ce qu’a proposé HandiLettante depuis que je suis dans l’association.

Merci aux membres du bureau qui ont entouré Florence pour pouvoir mettre en place des sorties. Merci pour le travail que vous faites en amont pour organiser les sorties collectives.

Merci à Marie Thé d’avoir pris la suite de Florence à la présidence d’HandiLettante.

Merci aux autres associations qui sont en partenariat avec HandiLettante et qui contribuent à nous offrir toutes ces différentes sorties culturelles.

Pour terminer, je voudrai simplement vous témoigner toute ma gratitude, à vous tous les membres de l’association.

Je voudrai remercier aussi pour cet élan de solidarité de chaque membre « valide » de l’association qui pendant les confinements nous ont appelés une fois par semaine. Et croyez-moi, cela a été un vrai soutien durant ces périodes difficiles que nous avons traversées.

Merci à vous tous de tout ce que vous m’avez apporté et que vous m’apporterez encore.

Et j’espère que nous seront de nouveaux tous réunis (comme ne le dirait pas Patrick Bruel) dans dix ans afin de fêter les 20 ans d’HandiLettante !

Bon anniversaire à HandiLettante et je souhaite de tout cœur que cette association perdure le plus longtemps possible ! Si voulez bien rependre avec moi : « Joyeux anniversaire, Joyeux anniversaire HandiLettante, Joyeux anniversaire »

  Auteur : Bénédicte

7 septembre 2019 - Témoignage d'une PMR d'HandiLettante

 

Témoignage de Chloé, suite à la sortie HandiLettante du 7 septembre 2019 aux fontaines pétrifiantes de St Nectaire et à la visite théâtralisée de Besse

"HandiLettante est ma bouffée d'oxygène dans une vie où la maladie m'a peu à peu coupée de presque tous les liens sociaux. Lorsque le handicap prend toute la place dans votre vie, que vous avez difficilement l'énergie d'affronter le quotidien et que ni vie de famille ni vie professionnelle ne vous change les idées, les sorties proposées par cette association sont la bouée de sauvetage qui vous permet de penser enfin à autre chose et de profiter du moment présent. 

J'ai adoré cette sortie aux fontaines pétrifiantes de St nectaire qui a réveillé mon âme d'artiste, endormie depuis longtemps au milieu des perfusions et de la kiné. Je ne connaissais pas du tout, je ne savais même pas qu'elles existaient, et c'est un vrai bonheur de découvrir les richesses de ma région. Après un pique nique au chaud dans la salle municipale (merci !), nous sommes partis pour Besse où la guide nous a charmés avec une visite théâtralisée de la ville. C'était absolument passionnant, et je crois que personne n'a vu le temps passer. Moi qui fatigue vite et ai du mal à me concentrer longtemps, j'ai pu suivre les explications de bout en bout tant elles étaient vivantes ! Je suis heureuse d'avoir découvert cette ville que je ne connaissais pas, et je sais que si ma famille vient me rendre visite j'ai désormais de beaux endroits à leur faire visiter."

3 mars 2018 - Témoignage de Françoise lors de l'Assemblée générale


  "Cela va faire déjà 1 an que je suis adhérente à l'Association Handilettante.

  J'ai rencontré Marie-Thé au Centre Associatif de Bridge de Chamalières ; elle est venue vers moi, alors que j'attendais dans le hall ; et elle m'a envoyé par mail une invitation à l'Assemblée Générale d'Handilettante de l'année dernière.

  Vraiment, ma vie a changé : j'ai pu assister à des concerts, pièces de théâtre, expositions, excursions en car avec pique-nique, le tout dans une atmosphère très amicale.

  L'Association Handilettante a agrandi le champ des possibles pour moi, et m'a refait participer à des activités culturelles.

  Merci beaucoup à Marie-Thé, à toute l'équipe, à tous ceux et toutes celles qui sont venus me chercher et me ramener en voiture, et aussi à l'Association Culture du Coeur."

16 aôut 2016 - Au sommet du Puy de Dôme

UNE SORTIE AU SOMMET DU PUY DE DÔME,  MON RESSENTI,  UN TÉMOIGNAGE.

Rejoindre HANDILETTANTE,
c’est à coup sur prendre de la distance avec soi pour se fondre dans le groupe ;
c’est aussi, ouvrir son esprit et s’enrichir de nos différences ;
c’est chaque fois l’admiration du courage de l’autre ;
c’est une leçon d’humilité qui nous apprend à aller chercher dans nos propres ressources ;
c’est une force née du partage de nos énergies unies dans la même envie culturelle du moment ;
c’est un temps partagé qui nous permet de grandir à tous âges.
Alors pouvez-vous imaginer la fusion de nos ressentis lorsqu’une vingtaine d’adhérents, dont  8 personnes en fauteuils roulants, effectuent l’ascension du PDD ensemble ?

Vu de mon esprit c’est ainsi :
Les membres du bureau de notre association ont su œuvrer une fois de plus pour réaliser notre projet d’évasion au sommet du Puy de Dôme, grâce à une subvention du Conseil Départemental  que nous remercions vivement.
Le rendez-vous est donné, fin de matinée, casse-croûtes dans les sacs, sur l’aire d’embarcation du panoramique.
Pour ma part, je fais connaissance avec mes accompagnateurs du jour Chantal et Denis et  que je remercie ici, pour leur présence et leur attention. Ils m’ont conduite sur mon fauteuil roulant me permettant ainsi de pouvoir admirer la beauté du site et voir les différentes expositions. Et ils ont surpassé, non sans mal, tous les obstacles pour me porter jusqu’au sommet. Le monde est beau de ces gens qui donnent sans compter pour la joie de partager cette simple réalité : « L’Homme n’est rien sans les autres. »

Comme les particules de la matière, nous nous agglutinons sur le quai du petit train au milieu de nombreux touristes. Après avoir serpenté agréablement sur les pentes de la montagne en se délectant du superbe paysage, ce magma humain arrive à l’air libre au sommet du Puy de Dôme.
Au fond de moi je me dis, une fois encore, c’est magique ! Par petits groupes, on va et vient. Puis l’ascension reprend son cours jusqu’à l’air de pique-nique. Là quelques gouttes d’eau apaisent nos ardeurs et celles du soleil, un bref instant. Juste pour nous faire constater que la nature du lieu  peut être capricieuse.
La pause repas achevée, c’est avec beaucoup de talent et de professionnalisme que notre guide VINCIANE, nous entraine sur ses pas pour nous dévoiler les richesses de ce volcan qui nous est familier et pourtant toujours surprenant.

Je ne ferais pas ici un compte rendu de ses propos, ils étaient trop riches de savoir, je les abimerais en les restituant. Je reconnais que mes neurones me jouent aussi des tours. Il me faut venir et revenir et j’apprends toujours. Il y a de très beaux livres, des cartes, des sites internet, chacun en retiendra ce qui lui conviendra.
Mais je vous l’assure l’exercice est profitable, et VINCIANE a su titiller plaisamment nos esprits en nous faisant cheminer jusqu’au sommet de ce volcan endormi.
-    Michelin et l’aviation, devant la stèle d’Eugène RENAUX
-    La végétation, les fleurs et leurs propriétés
-    Le volcanisme et la géologie
-    L’histoire, les croyances, et le temple de mercure
-    L’économie locale d’hier et d’aujourd’hui
-    Les ambitions pour demain, l‘UNESCO


Louis et Camille, deux enfants souriants, partageaient volontiers leurs connaissances scolaires. Leur spontanéité  bousculant nos connaissances enfouies stimula rapidement la hardiesse des autres participants. Et la joie du partage s’étalât comme une explosion volcanique.

Après de longues heures de partage, d’effort, de contemplation et d’émerveillement, il fallut enfin dévaler la pente pour retrouver le petit train, tous emplis de chaleur. Cette chaleur venait du dehors comme du dedans.
Un bouillonnement  de satisfaction  général se mêlait à la température cuisante ; réparateur pour les uns sur les corps meurtris par les efforts faits pour pousser les fauteuils jusqu’au sommet ; occultant pour les autres, mettant le handicap dans l’oubli le temps de cette merveilleuse journée d’été.

Moi, j’avais cherché l’aspirateur à nuages, sans le voir. J’aimerai bien connaître les coulisses de l’observatoire météorologique.  Je me suis aussi prise à rêver de partir avec un de ces beaux parapentes qui survolaient les monts. Ici on respirait, loin du tumulte de la ville. Finalement, de retour dans mon appartement,  les nuages  m’ont inspiré les mots que je vous donne à partager, avec ma joie et ma reconnaissance pour ce moment.

Si la sécurité sociale savait chiffrer les bénéfices d’une telle journée, ce serait aussi bénéfique pour l’humanité que la découverte du carbone 14. Peut être finirait-on par arrêter de vivre avant tout pour et par l’argent, dans l’égoïsme et l’indifférence à l’autre. Je me trompe ?

Merci à tous.
Monique

le 16/10/2015 - FRED AU PAYS DES MERVEILLES.

  L’handicap n’a pas eu seulement (pour moi comme pour bien d’autres) l’unique inconvénient de me clouer dans un fauteuil roulant ni de me condamner à une forme de solitude; il m’a également sevrée d’une nourriture culturelle,  indispensable à la production de l’imaginaire, source évidente d’évasion d’un quotidien souvent synonyme d’ennui et de misère intellectuelle.
C’est ainsi qu’il y a quelques mois, je soupirai auprès de notre chère Florence : « C’est sûr à présent, vu mon âge et mon autonomie restreinte, je mourrai sans avoir vu Le Louvre ». Paroles qui ont fait sursauter de surprise la fondatrice d’HandiLettante qui, dans une charmante colère feinte me répondit : « Et pourquoi, s’il te plaît, tu ne pourrais pas aller au Louvre ? ». J’argumentai alors les impossibilités avec les multiples chaînes de l’handicap qui pour être connues, n’en sont pas moins lourdes et difficiles à dénouer : la véritable « épopée » que constitue le voyage en train pour une personne en fauteuil, le prix du billet, l’inconnu terrifiant que représente la traversée de Paris et l’évidente nécessité d’être accompagnée pour l’effectuer ; les billets à se procurer pour entrer au musée, la difficulté à se repérer dans « le saint des saints », tout cela m’apparaissait  plus comme un parcours du combattant que comme une sortie récréative et enrichissante !
Elle rétorqua avec sa devise désormais célèbre chez HandiLettante et que nous devrions, ce me semble, inscrire sur notre bannière : « Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions ! »…Et devant mon visage interloqué, elle déroula en une seule phrase fluide  « l’abracadrabra » propre à dénouer le nœud gordien de mes espérances bloquées. Je lui souriais, un peu sceptique je l’avoue, échaudée par nombre de promesses restées lettres mortes, pensant que tout cela entrerait dans le flou des projets avortés, entouré de la vapeur des rêves et du conditionnel des « y’a qu’à » et autres « faut qu’on ».
Et c’est bien là où je me trompais et augurais bien mal de la personnalité de Florence. Car si notre amie parle, c’est toujours dans l’optique d’agir. C’est ainsi qu’après avoir bataillé quelques temps pour trouver une journée disponible dans son emploi du temps surchargé, Florence m’annonçait par mail que nous pouvions partir à Paris le 16 octobre (jour de son anniversaire !) pour passer toutes deux une journée au Louvre. Elle me téléphona quelques temps plus tard, avec un sourire dans la voix pour m’annoncer que les billets de train étaient pris au tarif le plus compétitif, que la ligne de métro desservant notre gare et menant au Louvre étaient (les seules de Paris !!) accessibles, que l’entrée du Louvre pour les personnes en fauteuil et leur accompagnateur étaient gratuites, que mon installation dans le train était prise en charge, aussi bien à l’aller qu’au retour,  par le personnel de la SNCF nous demandant simplement d’être présentes une demi heure avant le départ du train afin que ce placement s’opère dans les meilleures conditions : nous ne demandions pas mieux !
Et le miracle se produisit ! Le matin du 16 octobre, à 5 heures du matin, je vis arriver toute souriante (mais l’avons-nous déjà vu triste ou maussade ?) notre Florence qui, en un tour de main, installa ma personne et mon fauteuil dans sa voiture. Nous filâmes vers la gare où, une fois la voiture rangée sur une place handicapée avec mon GIC, nous arrivâmes en avance. Puis l’installation dans le train se fit avec une nacelle, un peu rétive mais obéissante tout de même aux manipulations du responsable et je fus installée avec le plus grand confort dans un compartiment, un poil frisquet, mais bien aménagé. Le voyage se fit sans encombre avec la rapidité d’écoulement de tout tête-à-tête enrichissant avec une personne intéressante.
Le temps gris et froid de Paris nous surprit car il était bien plus maussade que celui de Clermont mais nous n’eûmes pas trop le temps de nous appesantir sur lui. Nous partîmes pour le Louvre où nous arrivâmes après deux stations seulement de métro…
Après quelques hésitations sur la direction du Louvre (les parisiens, très aimables, nous guidèrent), nous sommes arrivées par cette entrée où la pyramide de Pei se tenait à notre gauche et le carrousel à droite. L’indication de l’entrée principale pour les personnes handicapées était très claire. Nous sommes entrées dans la pyramide où un ascenseur ouvert qui tenait de la nacelle (avec bords en cuir) nous permit de descendre au rez-de-chaussée tout en profitant d’une vue panoramique sur l’entrée du Louvre : c’était amusant (on aurait dit un tour de manège !) et impressionnant ; un liftier s’occupait seul de la commande.
Arrivées en bas, nous allâmes ranger nos affaires dans des vestiaires gratuits, les cellules situées au plus bas étant réservées aux personnes en fauteuil. Puis, libérées de nos bagages, nous pûmes apprécier l’étendue des beautés qui s’annonçaient autour de nous. C’était tellement majestueux, tellement immense de beautés accumulées que ce spectacle enchanteur longtemps espéré m’a mis les larmes aux yeux. Je regardais Florence qui souriait de mon émotion et je lui dis en l’embrassant : « Merci ! Merci ! »
Nous passâmes devant les guichets en arborant simplement ma carte d’invalidité et nous pûmes commencer par admirer le magnifique et imposant statuaire agencé là. Les audio guides (que Florence maîtrisait bien, heureusement pour moi !), nous précisaient des dates, des noms d’artistes des circonstances d’acquisition par le Louvre… Puis nous montâmes au premier étage où les merveilleux objets décoratifs, les luxueux appartements Napoléon III m’arrachèrent des « oh » et des « ah » d’admiration. Florence, comme un ange gardien, continuait à me pousser tout en m’expliquant le chemin qu’elle prenait. Des toilettes aménagées pour personnes handicapées se trouvaient à cet étage.
Mais le temps passe vite au Paradis et nous dûmes faire une pause repas car nos estomacs ne se contentaient pas des nourritures culturelles offertes. Pour optimiser le temps de notre visite, j’avais apporté de quoi pique niquer. Un grand espace dédié aux personnes qui se restauraient à la cafétéria du Louvre nous permit de nous installer simplement, avec petite table et pouf. Beaucoup de personnes pique niquaient là sans que personne ne songea à leur en faire remontrance.
La pause repas terminée, nous remontâmes au premier étage dont notre curiosité était loin d’avoir épuisé les trésors. Nous pûmes enfin faire connaissance avec la diva des lieux, je veux parler de « La Joconde ». Un balconnet en demi-cercle entourait le célèbre tableau et les gens devaient se tenir derrière lui pour ne pas approcher de trop près le chef-d’œuvre. Mais la pauvre Fred était perdue dans cette foule bien plus haute qu’elle et ne pouvait rien voir malgré l’insistance de Florence à demander aux gens de s’écarter. Enfin un des gardiens nous vit et vint à notre secours. Les gens furent écartés d’autorité et je pus passer devant le balconnet de sécurité pour admirer la belle plus près que quiconque ! Quel honneur ! Il me semblait que son sourire m’était personnellement adressé. Je la saluai  d’un « Bellissima ! », puis m’étant un instant noyée dans sa beauté intemporelle, je lui faisais « au revoir » de la main et partis rejoindre Florence, qui attendait en souriant de mon émoi.
Puis l’enchantement se poursuivit avec les autres italiens dont le divin Raphaël ; Florence me proposa d’aller voir la Victoire de Samothrace avant de monter admirer la peinture française du troisième étage, car le temps filait à grande allure… Je vis la majestueuse sculpture, bien plus belle que dans n’importe quel reportage télévisé ou sur toute photo d’art. Elle s’imposait seule dans un grand espace et ses ailes déployées donnaient une impression d’envol imminent comme si son marbre était plus léger que l’air : étrange sensation donnée par le génie des sculpteurs de l’antiquité grecque. Puis nous gagnâmes le second étage et là, David noud attendait pour étaler devant nous le sacre de Napoléon, mais il y avait aussi Delacroix et sa Liberté guidant le Peuple ; comment ne pas penser à Hugo et à l’héroïque petit Gavroche !
Mais la main de Florence s’appuya sur mon épaule pour me dire qu’il était temps de partir…Déjà ! Je me sentis comme Cendrillon contrainte de quitter un lieu de rêve pour revenir à la réalité. Au fond de moi s’ébauchait un désir en forme de projet : « Je reviendrai ! »
Avant de quitter le Louvre, Florence ne manqua pas de se renseigner pour une éventuelle sortie d’un groupe d’HandiLettante auprès d’une jeune italienne à l’accent charmant qui nous a remis papiers et coordonnées utiles.
Puis ce fut l’inévitable retour sans amertume car la journée avait été fertile en émotions. De nouveau l’accueil de la SNCF se fit dans les meilleures conditions et notre voyage en train fut aussi court que l’aller car le bavardage heureux fut incessant ! Arrivées à 21h20 à Clermont (le train avait pris ¼ d’heure de retard) nous avons retrouvé la voiture et Florence m’a raccompagnée jusqu’à mon domicile. Il ne me restait plus qu’à me coucher et à rêver…à quoi, à votre avis ?
Frédérique Marty.